La France, invaincue depuis le 1er mars 2006 et considérée comme la sélection la plus redoutable du moment, est tombée du haut de ses illusions à Glasgow (1-0) face à une équipe d'Ecosse à la combativité exemplaire, samedi en qualification de l'Euro-2008 de football (groupe B).
A la surprise générale, l'Ecosse prend seule la tête du groupe B à la faveur de ce succès.
Les Bleus n'avaient plus goûté à la défaite depuis le 1er mars 2006 en amical face à la Slovaquie (1-2) au Stade de France (les tirs au but de la finale du Mondial-2006 ne comptent pas comme une défaite dans le jeu).
Depuis le Mondial, la France avait enchaîné les succès, avec les victoires en Bosnie (2-1) en amical, puis en Géorgie (3-0) et contre l'Italie, championne du monde, au Stade de France (3-1), au terme d'un match sublime, dans le cadre des éliminatoires de l'Euro-2008.
Un sursaut d'orgueil des hommes de Walter Smith au retour des vestiaires, dans la grande tradition du football britannique, a bousculé des Tricolores moins en verve, payant les efforts des 45 minutes précédentes et peut-être aussi cet excès de confiance que craignait tant Raymond Domenech et qu'il n'a cessé de brandir comme une menace depuis deux semaines.
Plus pragmatiquement, la France a été victime encore une fois de son péché mignon, les coups de pied arrêtés: sur un corner, le défenseur Gary Caldwell (un joueur d'une des équipes de Glasgow, le Celtic, qui ne joue pas à Hampden Park) s'est jeté pour ouvrir le score (1-0, 67).
Caldwell, défenseur, s'était déjà illustré auparavant avec une tête bien captée par Grégory Coupet (38).
Après le but écossais, le match a changé radicalement de visage après une première période où le jeu de l'Ecosse, privée de nombreux joueurs blessés, s'était résumé à un concentré de "fighting spirit" dévalué par un faible bagage technique.
Les Bleus avaient maîtrisé la balle en première mi-temps et créé le danger -en vain- dans cette période. La faute cette fois à des défaillances individuelles: celles de David Trezeguet, transparent pour son grand retour chez les Bleus et de Franck Ribéry, émoussé.
Manquait aussi dans le 4-4-2 français William Gallas, blessé et remplacé par Jean-Alain Boumsong.
"Trezegol" n'était pas apparu chez les Bleus depuis la finale du Mondial-2006 perdue et son tir sur la barre (le seul raté de la séance de tirs au but de la soirée du 9 juillet).
L'attaquant de la Juventus Turin, en manque de repères, a fait peine à voir. Il a d'ailleurs été remplacé à la 62e minute par Louis Saha (gêné cette semaine par des adducteurs douloureux).
Trezeguet a aussi pâti de la comparaison avec Henry, qui a servi de locomotive aux Bleus en première période. La défense écossaise n'a d'ailleurs pu opposer que des fautes grossières aux accélérations du Gunner.
La plus belle occasion du match en première mi-temps est d'ailleurs à mettre à son crédit: après avoir provoqué une faute, "Titi" s'est lui même chargé du coup franc, rebondissant sur un poteau puis dans le dos de Craig Gordon, battu, qui s'en tirait bien (9).
Pour compenser le manque de poids de Ribéry et Trezeguet, Florent Malouda a tenté sa chance de loin (24, 32), tandis que Patrick Vieira, longtemps incertain après un choc cette semaine à l'entraînement avec Lilian Thuram, est souvent venu prêter main forte aux attaquants (une tête lui était d'ailleurs refusée pour un hors-jeu, 18). Las.
Reste maintenant pour la France à se remobiliser pour reprendre points et confiance face aux Iles Féroé, mercredi à Sochaux.