Quatre enfants renvoyés de maternelle pour attouchements à la récréation
Quatre gamins de cinq ans ont été renvoyés de leur école maternelle, à Jonquières (Vaucluse), accusés d'avoir contraint une petite de quatre ans à des attouchements durant la récréation, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Selon la Provence et le Dauphiné Libéré, les faits se sont produits la semaine dernière à l'école Frédéric-Mistral.
L'inspection académique du Vaucluse a confirmé que les enfants avaient été renvoyés, sans pouvoir préciser si la décision était définitive.
Interrogé par l'AFP, le magistrat de permanence au parquet de Carpentras a indiqué manquer d'informations sur ce qui s'était exactement passé: "Il n'y a pas vraiment de témoins: ni adultes ni enfants. Ils ont essayé de déshabiller une petite fille. On ne sait pas s'il n'y a pas un peu plus". "Les gens s'affolent. On oublie qu'on a tous joué au docteur", a-t-il ajouté.
Une enquête a cependant été ouverte, notamment sur les conditions de vie des enfants, "pour voir s'ils ne sont pas perturbés".
La directrice de l'école n'était pas joignable jeudi.
Pour Didier Blanc, président départemental de la FCPE du Vaucluse, joint par l'AFP, "c'est une affaire extrêment rare et exceptionnelle, il faut se garder de toute conclusion hâtive, car n'oublions pas qu'il s'agit d'enfants très jeunes en pleine construction dont les repères ne sont pas totalement en place".
"Je trouve ridicule que l'affaire aille devant le parquet. Habituellement, il y a discussion avec les parents, une psychologue scolaire et la commaunauté éducative", a ajouté M. Blanc également administrateur national de la principale fédération de parents d'élèves.
"Si le fait d'écarter les enfants est provisoire et permet de remettre les choses en place pour les cinq enfants et leurs familles, cela me va. Mais la décision prise ne peut pas prendre un caractère disciplinaire", a-t-il également indiqué espérant également que "les réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents (REAAP) soient enfin mis en place dans le Vaucluse où ils ne sont, pour l'instant, que théoriques".
Le président national des parents FCPE, Faride Hamana, s'est dit de son côté "surpris qu'on ait mis en place une procédure aussi lourde" à l'encontre de quatre enfants de 5 ans.
"Cette histoire aurait dû rester au niveau local, avec les familles, les enseignants: ce ne sont pas des violeurs", a-t-il déclaré en rappelant qu'"à 5 ans, ce sont encore de gros bébés".
"Peut-être qu'ils sont un peu perturbés, un peu violents, je ne peux pas me prononcer mais, en aucun cas, on ne doit exclure des enfants de cet âge", a-t-il protesté.
Une circulaire du 6 juin 1991 pour l'application des règles à l'Ecole prévoit que "dans certains cas, une procédure d'exclusion provisoire peut être engagée par le directeur de l'école", une disposition qui concerne aussi la maternelle, a précisé le ministère de l'Education nationale.