Hors RATP et SNCF, les agressions contre les voyageurs ont augmenté de près de 9% en 2005, celles contre des agents des transports de plus de 3%.
Les conséquences des violences pour les chauffeurs sont cependant stables : ils bénéficient du développement de la vidéo-surveillance.
Le nombre d'agressions perpétrées contre des usagers des transports publics urbains (hors RATP et SNCF) a augmenté de 8,9% en 2005, tandis que celui des agressions contre le personnel a crû de 3,2%, selon un rapport de l'Union des transports publics rendu public mardi, et réalisé auprès de 116 entreprises de transport urbain (bus, tramway, val, etc.) représentant 95,1% de l'effectif de la profession.
Après avoir diminué en 2004, le nombre d'agressions de voyageurs signalées aux entreprises de transport a atteint 2746 en 2005, "soit en moyenne 1,4 agression pour un million de voyages", précise l'UTP. Les agressions signalées ont surtout augmenté dans les entreprises des petites agglomérations (+25,8%) et des grandes agglomérations (+9,9%), tandis qu'elles ont reculé de 0,6% dans les villes moyennes. En ce qui concerne le personnel, le rapport note une hausse de 3,2% en 2005 du nombre des agressions, suivies ou non d'un arrêt de travail.
Moins de jours d'arrêt de travail du fait de violences
Les agressions représentent près d'un tiers des accidents du travail dans ce secteur professionnel. Parmi celles-ci, 747 agressions ayant entraîné un arrêt de travail ont été recensées, un nombre stable par rapport à 2004. Leur gravité a diminué toutefois, considère l'UTP, puisqu'elles ont entraîné 24.992 jours d'arrêt de travail, en recul de 23,7%. Après trois années de baisse consécutive, ce nombre est stable par rapport à 2004, alors que la crise des banlieues de novembre 2005 "aurait pu faire craindre une forte augmentation", souligne l'UTP.
"Nous sommes arrivés à une stabilisation parce que nous avons beaucoup investi dans l'information, dans les équipements depuis dix ans", a affirmé Bruno Gazeau, délégué général de l'UTP. Il a cité comme causes de cette stabilisation "le développement des appareils de vidéo surveillance, les équipes dédiées à la sécurité, la formation des conducteurs à la gestion du conflit". "Une partie de l'agressivité sur les chauffeurs s'est reportée en dehors du véhicule", a-t-il souligné, rappelant que les chiffres des agressions de voyageurs sont purement déclaratifs.
Le coût des actes de vandalisme perpétrés dans les transports publics (matériel fixe et roulant) a diminué de 7,1% en 2005, représentant 11,8 millions d'euros. Cette baisse a été plus marquée dans les petites agglomérations (-14,1%) et les grandes (-7,6%). En neuf ans, ce coût s'est élevé à 115 millions d'euros.