Buts : Govou (2e, 54e), Henry (17e) pour la France. Gilardino (20e) pour l'Italie.
Sans l'ombre d'un doute, la France a glané face à l'Italie une victoire de grande classe (3-1) lors des éliminatoires de l'Euro 2008. Dans le sillage d'un suprenant Govou, auteur de deux buts, les Bleus ont confirmé leur état de forme actuel et se retrouvent en position idéale.
Ce n'était pas une revanche. Mais ça en avait l'odeur. Le 9 juillet dernier, l'Italie montait sur le toit du monde. De son côté, la France sombrait après une défaite traumatisante aux tirs au but. Mercredi, les vice-champions du monde ont donné une leçon aux champions du monde. Venus en France pour confirmer leur suprématie, les Transalpins sont repartis de Paris tête basse. Ils sont aujourd'hui à cinq points des Bleus pour la course à l'Euro 2008. Et Roberto Donadoni, très critiqué après le nul contre la Lituanie à domicile, risque de passer des nuits difficiles.
Raymond Domenech va lui pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Le sélectionneur des Bleus a les astres pour lui en ce moment. Et tout lui réussit. A la surprise générale, il décide d'abandonner son traditionnel 4-4-2 pour revenir au 4-2-3-1 utilisé en Allemagne. Sidney Govou, pourtant laissé en CFA par Lyon ces derniers temps, profite de ce changement de dernière minute. A la place de Saha, le Lyonnais se retrouve titulaire aux côtés de Franck Ribéry et de Florent Malouda. Une option qui va vite être payante.
Première mi-temps : La surpise Govou
Revanchards, les Bleus commencent le match tambour battant. Et c'est Sidney Govou qui va être le premier à se mettre en évidence. Sur la première occasion de la rencontre, le Lyonnais fait trembler les filets de l'Italie. Après un bon centre de William Gallas, il trompe Buffon d'une splendide reprise de volée. Dès la deuxième minute, les Tricolores mettent le feu au Stade France qui n'attendait que cela. Dans une ambiance de folie, les champions du monde ont toutefois une belle réaction d'orgueil. Ils tentent de réagir sur des coups de pied arrêté mais Zambrotta (5e) puis Pirlo (8e) manquent le cadre. Ce manque de réalisme va se payer cher.
L'équipe de France laisse passer l'orage et commence à reprendre l'initiative du jeu. Après s'être illustré une première fois sur une énorme accélération devant Fabio Cannavaro, Thierry Henry va profiter du renouveau de Florent Malouda. L'ancien Guingampais se préoccupe plus du but depuis quelques matches. Et il le montre ! Après son but samedi, il place une frappe puissante de 28 m que Buffon ne peut que repousser dans les pieds d'Henry. L'attaquant des Bleus est plus vif que Cannavaro et marque dans un angle fermé (2-0, 17e).
Comme en Géorgie, les joueurs de Raymond Domenech font preuve d'un réalisme à toute épreuve. Mais les vieux démons vont revenir l'espace d'une minute. Les Bleus concèdent un nouveau coup franc. Et sur un centré distillé de Pirlo, les défenseurs tricolores sont trop passifs. Gilardino exploite cette faiblesse pour fusiller Coupet. Le Stade de France est refroidi et les supporters transalpins en profitent pour scander le nom de Materrazzi ! L'ambiance est bouillante. Mais Coupet veille au grain. Et après un festival de Grosso sur la droite, le gardien de but des Gones sauve son équipe d'une manchette après une reprise de Semioli dans les six mètres. Les joueurs sont émoussés et lèvent légèrement le pied. La mi-temps arrive à la bonne heure.
Seconde mi-temps : Ribéry et Coupet au sommet
A la reprise, l'intensité du match ne baisse pas. Franck Ribéry est au sommet de son art. Placé pour la première fois à la place de "ZZ", le Marseillais fait presque oublier le "maître". Avec ses accélérations incessantes, sa vista et son envie, il dynamise l'attaque française. Pourtant, c'est Govou qui va encore renforcer son aura de porte-bonheur. L'attaquant, qui avait participé à 4 matches d'affilées avec la France à la Coupe du monde (quatre victoires) avant de rester sur le banc en finale, s'offre un doublé sur un centre de Willy Sagnol, toujours aussi précis (3-1, 54e). Les attaquants des Bleus ont fait leur travail. Et c'est la défense qui va maintenant s'illustrer.
Piqués une nouvelle fois au vif, les Italiens exercent un pressing très fort. Mais en l'absence de Fabien Barthez, Gregory Coupet se met en évidence et continue son show. Le portier de l'OL réalise deux nouvelles parades de classe mondiale (77e et 90e) pour sauver les siens. De leurs côtés, Sagnol et Vieira ratissent tous les ballons et donnent une leçon à Gattuso, le roi habituel de la récupération. L'addition aurait même pu être plus salée si Govou (66e) et Ribéry (72e) n'avaient pas trop croisé leurs frappes. Mais le principal est là. Les Français ont tourné la page du Mondial de belle manière. Et ils commencent idéalement leur aventure de l'Euro 2008...