Le chômage est "le problème dont il faut se préoccuper en priorité pour 43% des Français", indique l'enquête barométrique 2006 de la Drees (ministères de l'Emploi et de la Santé), publiée jeudi, sur l'évolution des opinions des Français par rapport aux enjeux sociaux.
"Le chômage vient en tête des problèmes cités (pour 43% des Français, +14 points par rapport à 2002), devant la pauvreté (19%) tandis que la délinquance et l'insécurité passent en troisième position (12%, -22 points depuis 2002), juste devant les inégalités sociales (11% des Français)", indique l'étude.
En 2006, "78% des Français (+18 points depuis 2001) pensent que les inégalités ont plutôt augmenté au cours des six dernières années", 75% d'entre eux (+16 points depuis 2002) ont le sentiment que les inégalités vont plutôt augmenter dans l'avenir et 75% des Français (+7 points depuis 2000, +4 points depuis 2005) trouvent la société française "plutôt injuste", révèle l'étude.
L'enquête montre que si les inégalités perçues comme les plus répandues sont les inégalités de revenus (56% des Français), "les inégalités de logement sont désormais les moins acceptables pour 37% des Français, avant les inégalités de santé (36%) et de revenus (34%)". En 2004 et 2005, les inégalités les moins acceptables étaient celles des revenus et de l'accès au soin, précise l'enquête.
Les Français ont une perception plus optimiste de l’évolution des inégalités entre les sexes, montre l'enquête. "Certes, 66 % des personnes interrogées en 2006 jugent qu’elles sont importantes (72% des femmes et 60% des hommes), mais 51 % des Français ont le sentiment qu’elles vont diminuer à l’avenir. Les hommes sont nettement plus optimistes (11 points d’écart avec les femmes).
"Les attentes vis-à-vis de l'Etat pour la prise en charge des problèmes sociaux restent toujours fortes (46%) mais l'opinion selon laquelle ce rôle appartient aux individus et aux familles progresse (39%, +4 points en quatre ans)", indique encore l'enquête.
Cette enquête a été réalisée chaque année depuis 2000. La dernière a été effectuée entre mars et mai 2006 à domicile auprès d'un échantillon de 4.000 personnes, sélectionné selon la méthode des quotas.