Le gouvernement a approuvé mercredi une hausse des tarifs d'EDF de 1,7% à compter du 15 août, à la demande du groupe et après avis favorable de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), malgré de vives critiques dans les rangs de l'opposition et des associations de consommateurs.
L'arrêté visant à revaloriser les tarifs réglementés de l'électricité a été signé mercredi, immédiatement après réception de l'avis favorable de la CRE, a annoncé une porte-parole du ministère de l'Industrie.
Le gouvernement avait initialement prévu de prendre sa décision entre le 12 et le 14 août.
La dernière hausse des tarifs d'EDF remontait à janvier 2003, avec une augmentation de 3%. Il y eut ensuite une baisse de 1,6% en janvier 2004.
La nouvelle revalorisation "représentera une hausse mensuelle d'un peu moins d'un euro par foyer", selon un porte-parole d'EDF.
Elle porte sur les tarifs dits "administrés", ceux dont s'acquittent notamment les particuliers.
La hausse de 1,7% est "légèrement en deçà de l'inflation" et correspond "à la stricte application du contrat de service public", fait-on valoir à Bercy.
En 2005, le taux d'inflation s'est elevé à 1,5%.
Au dernier pointage, en juin, ce taux était de 1,9% en glissement annuel.
Avant même d'être entérinée, l'augmentation programmée des prix de l'électricité avait suscité de nombreuses critiques, alors qu'EDF affiche de solides résultats.
Le groupe a enregistré une progression de 19,2% de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre, à 12,77 milliards d'euros, grâce à la montée des prix de l'énergie ainsi qu'à ses activités internationales.
Les investisseurs ont calculé par ailleurs que le renchérissement de l'électricité, à la suite de la hausse de 1,7% approuvée mercredi, devrait permettre à EDF d'engranger 360 millions d'euros de résultat brut d'exploitation supplémentaire.
Le député socialiste Jack Lang a estimé, au nom du PS, que l'augmentation des tarifs de l'électricité constituait un "mauvais coup contre le pouvoir d'achat".
De son côté, le Parti communiste français (PCF) a dénoncé une hausse qui "s'attaquerait au pouvoir d'achat des familles pour satisfaire les volontés des actionnaires d'EDF".
La Fédération FO de l'énergie l'a jugée "inappropriée", tandis que pour la CGT, "rien" ne la justifie.
La CFTC estime pour sa part qu'"aucune justification plausible" ne peut être avancée au vu des "excellents résultats de l'entreprise".
"Encore une fois, c'est annoncé au beau milieu de l'été, c'est une façon d'essayer de faire avaler la pilule en douceur", s'est indignée pour sa part l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie).
Le député UMP Gilles Carrez, rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, a lui aussi regretté que la hausse des tarifs intervienne le 15 août, en pleine torpeur estivale, tout en jugeant "normale" cette augmentation.